BETTER NOT TO HAVE CHILDREN

MIEUX VAUT NE PAS AVOIR D'ENFANTS

Par Julia Tanner et Gerald Harrison

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La plupart des gens tiennent pour acquis qu'il est moralement admissible d'avoir des enfants. On peut s'interroger quant au nombre d'enfants qu'il est responsable d'avoir ou quelle éthique adopter quand la reproduction comporte de sérieux risques d'incapacités. Mais en général, faire des enfants est bien considéré, quelque chose qui est moralement admissible, dans la plupart des cas (peut-être même obligatoire).

Dans cet article, nous fournissons un certain nombre de raisons de penser qu'il est à la fois mauvais et imprudent de procréer.

Non Procreation Day

 

I. MAUVAIS POUR LES AUTRES

Les humains sont les créatures les plus destructrices de la planète. Nous causons la mort d’un grand nombre d'animaux (à la fois directement et indirectement). Nous détruisons les habitats. Nous saccageons l'environnement. Nous sommes responsables du réchauffement climatique de la planète d'une manière qui est susceptible d'être préjudiciable à un nombre incalculable d'animaux (nous y compris). Et nous avons les moyens, les armes nucléaires, de détruire tout sur simple pression d'un bouton. Nous avons été dangereusement près de pousser ce bouton lors de la crise des missiles cubains en 1962.

On pourrait objecter que des mesures peuvent être prises pour limiter le tort que les humains causent aux autres animaux et à l'environnement : par exemple, pratiquer davantage de recyclage et cesser de tuer des animaux pour se nourrir. Nous devrions concentrer nos efforts sur la modification de nos comportements destructeurs plutôt que de renoncer complètement à avoir des enfants.

Nous devrions certainement faire des efforts pour réduire notre comportement destructeur. Mais à supposer même que nous ayons un contrôle suffisant (lui-même douteux) sur nous-mêmes pour faire de tels changements, nous avons un contrôle très limité sur la façon dont les générations futures vont se comporter.

Procréer est prendre un risque injustifiable que les générations futures auront à résoudre (avec plus de responsabilité que nous).Compte tenu des évolutions pathétiques de l’homme, il est peu probable que les générations futures fassent mieux.

Il est probable qu’elles feront pire. (Il n'y a aucune preuve que les humains deviennent moralement plus responsables).

Nous devrions faire de notre mieux pour limiter notre impact, mais nous devons aussi limiter la démographie. Les êtres humains sont dangereux, trop dangereux.

On pourrait objecter qu’avec cette logique, nous devrions non seulement arrêter la procréation mais commencer également à tuer les humains existants. Mais c’est une chose infaisable. C'est une chose que de renoncer à donner la vie. C'en est une autre d’y mettre fin. Les humains qui existent déjà ont un statut moral, ils ont des droits. Mettre fin à une vie humaine (dans des circonstances normales) est inacceptable et viole les droits de l'homme. Ne pas créer une vie ne viole les droits de quiconque. Seuls ceux qui existent, ont existé, ou existeront, peuvent avoir des droits. Ceux qui ne sont pas, n'ont jamais, et n'existeront jamais n'ont pas de statut moral, aucun droit à violer.

Qu'en est-il du suicide ? On peut penser qu’on ne viole les droits de personne en se suicidant. Est-ce au moins une raison de le faire?

Nous ne le pensons pas. Il y a une limite à l'exigence morale de l'altruisme. La meilleure façon de défendre une telle limite n'est pas chose facile et nous laissons la question ouverte. Mais on doit reconnaître que le sacrifice de soi-même va au-delà de toute limite plausible.

Toutefois, l'obligation de cesser de produire de nouveaux êtres humains n'est pas trop exigeante. Il est facile de renoncer à la procréation. Bien sûr, de nombreuses personnes feront valoir que renoncer à la procréation et l'éducation des enfants, c’est passer à côté d’une source importante de bonheur et que c’est donc un très grand sacrifice. Nous allons répondre à cette préoccupation dans la section 4, où nous démontrons que la procréation est en fait étonnamment mauvaise pour vous. En attendant, nous allons envisager une autre objection, l'objection commune.

Non Procreation Day

 

II MAUVAIS POUR LES ESPECES?

La principale objection est que, si l'on renonce tous à procréer, alors l'espèce humaine disparaîtra et que c'est dommage.

Dommage pour qui ? Pas pour les autres animaux ou l'environnement. Ce serait au contraire excellent pour eux. Mauvaise pour l'homme ? Eh bien, l'espèce humaine n'est pas en soi un être humain. Aucune obligation morale ne lui est due. Elle n’a aucun droit et n’éprouve aucun bien-être. La fin de l'espèce humaine n’est pas contraire aux intérêts de tout individu humain, elle ne viole aucun droit de l’être humain.

Certains vont sans doute s'opposer violemment à l'idée qu'une espèce a une valeur en elle-même (à part de la valeur de chacun de ses membres). Mais même si nous accordons aux espèces une valeur en elles-mêmes, il y a néanmoins de fortes raisons de penser que la fin de l'espèce humaine serait la meilleure chose possible.

Notre monde connait actuellement l'extinction d’Holocène (extinction massive ou 6ème extinction). C'est la plus rapide extinction de masse dans l'histoire connue de la terre. Et elle va en s’accélérant. Dans les cinquante dernières années, le taux d'extinction est monté en flèche. Il est maintenant estimé que 140.000 à 2 millions d'espèces disparaissent chaque siècle. C'est entre quatre et cinquante-quatre par jour. Le consensus scientifique s’accorde à dire que c'est en grande partie dû à l'homme. Nous en sommes la cause. Si l'on pense que les espèces ont une valeur en elles-mêmes, et si l’on a à coeur la préservation des espèces, la disparition de l'espèce humaine semble alors la bienvenue.

On pourrait suggérer que la fin de l'espèce humaine pourrait être mauvaise à cause de la préférence naturelle de la plupart des vivants pour que leur vie continue. C'est une mauvaise chose qu'ils soient frustrés.

Premièrement, si l'espèce humaine disparaît alors, par définition, ceux qui expriment ces préférences n’existeront plus. Certains pourraient considérer que cela annule ces préférences ou réduit considérablement leur influence.

Deuxièmement, la préférence de l'homme pour la continuation de sa propre espèce est en concurrence avec le grand nombre d'intérêts des autres animaux non-humains. Il est peu probable que ces préférences de l'homme pourrait l'emporter (par une estimation raisonnable du nombre de créatures non humaines avec des intérêts importants moralement dépasse de beaucoup la population humaine).

Troisièmement, toutes les préférences ne peuvent pas se comparer. De nombreux philosophes excluent (ou dévaluent) les préférences égoïstes ou déraisonnables. La préférence que l'espèce humaine se perpétue malgré les terribles conséquences infligées aux autres espèces est déraisonnable et ne devrait pas être prise en compte, ou du moins compter pour très peu.

Non Procreation Day

 

III MAUVAIS POUR L'ENFANT

Il pourrait être soutenu qu'avoir un enfant confère un avantage à cet enfant; il obtient l’existence.

Mais, il est douteux que l'existence soit, en général, un bien : elle peut être un fardeau plutôt qu'un atout. Certes, si vous leur demandez, la plupart des gens disent que leur vie est digne d'être vécue (en fait, la plupart des gens disent que leur vie va mieux que celle des autres!). Mais il existe de puissants facteurs psychologiques en jeu ici. Notre auto-évaluation du bien-être est connue pour être fortement orientée vers le positif.

Le philosophe David Benatar (Better Never to Have Been (Oxford : Oxford University Press, 2006), p. 71) a fait valoir qu'une évaluation réaliste des avantages et des inconvénients d'une vie moyenne pourrait bien donner un résultat globalement négatif (surtout quand vous ajoutez les états mentaux mineurs négatifs liés à la faim, la soif, de l'intestin et la distension vésicale, de la fatigue, le stress, l'inconfort thermique, démangeaisons, etc.).

Même si les avantages l'emportent sur les désagréments dans une vie, nul ne peut échapper à la mort. La plupart des gens (excepté les épicuriens) conviennent que l’idée de notre propre mort nous fait profondément souffrir. C’est la fin de notre vie - la vie dans laquelle nous nous sommes investis et que nous aimerions beaucoup pouvoir continuer. Toutes ces considérations tendent à prouver qu’il est sans doute préférable de ne jamais avoir vécu, plutôt que d'avoir vécu et de mourir.

Mais même si la vie est généralement bénéfique, il ne s'ensuit pas obligatoirement qu'il soit permis de l’imposer à d’autres. Souvent, les enfants, avec rancune, disent à leurs parents qu '"ils n'ont pas choisi de naître". Ils ont raison. D’ordinaire, il faut normalement obtenir le consentement d'une personne avant de faire quelque chose qui l’affecte de manière significative. Imposer la vie, c’est affecter un être de manière significative sans son consentement préalable.

Certains pourraient objecter que l’acte de procréation n'affecte pas ceux qui naissent. Quelqu'un qui a été amené à naître n'existait pas auparavant et ne peut donc pas être affecté par le meilleur ou par le pire. Mais celui qui adopte un tel point de vue va avoir à juger à la place de ceux qui estiment nettement que vivre ne vaut pas de telles douleurs (ceux qui subissent de constantes et chroniques souffrances) alors qu'il n'aurait pas souffert si on ne lui avait pas imposé la vie. Nous pensons que c'est totalement illogique. En outre, si un être n'était pas affecté par l'existence, il ne pourrait ressentir ni le négatif ni le positif. L'existence ne peut bénéficier aux vivants.

Il est bon de souligner qu’on ne peut pas obtenir le consentement de quiconque d'exister. On ne peut avoir la permission avant et ensuite c'est trop tard ! Mais le fait de ne pouvoir obtenir ce consentement ne signifie pas pour autant que nous sommes libres de le faire. Supposons que vous souhaitiez soumettre quelqu’un à la torture contre sa volonté, et prétexter que si l’on ne peut pas obtenir sa permission, la torture ne serait donc pas exercée contre son gré. Il serait absurde de prétendre que, pour cette raison, nous sommes autorisés à torturer les gens contre leur volonté. De même, le fait que les futurs parents ne puissent pas obtenir le consentement des personnes qu'ils envisagent de mettre au monde ne devient pas un accord magique. Bien au contraire : si vous ne pouvez pas obtenir le consentement de la personne que vous allez faire souffrir de manière significative, c'est que vous ne faites aucun cas de sa souffrance.

Il y a des exceptions. Pousser par exemple quelqu'un hors du point d'impact d’un piano qui tombe du ciel est moralement juste même si aucune permission préalable n'a pu être donnée (si, par exemple, on n'a pas le temps). Mais dans ce cas, vous lui évitez une grande douleur. Procréer – imposer la vie à quelqu’un - ne lui évitera aucune douleur. Ne pas l’avoir conçu ne peut lui nuire parce qu'il n'existe pas.

On pourra objecter que si la vie est après tout un bienfait, en persuadant une personne que sa vie n'est si pas mal. Mais il y a une asymétrie intéressante entre prévenir quelqu'un qui va souffrir et le rendre heureux. Intuitivement, il est beaucoup plus important d'éviter de causer et/ou de permettre le mal plutôt que faire admettre que c’est pour son bien. Faire du bien sans permission préalable demande plus de justifications qu'annoncer une douleur. (Par exemple, si on sait que vous aimez l'effet d'une certaine drogue -mais en sachant que vous la refuseriez volontairement- il ne nous semble pas permis de la verser en cachette dans votre thé.))

Faire du bien à quelqu'un sans sa permission peut probablement passer pour un bienfait considérable. Et cela pourrait bien être vrai parce que si nous ne l’avions pas fait, la vie de cette personne aurait été moins bien. Quelqu'un aura manqué. Notons que dans le cas de non-procréation, le non-existant n'a rien "manqué". Si nous ne procréons pas, le non-existant n'a pas la vie qui se déroule moins bien que prévue.

Mais même si nous avons tort, qu’il s'avère que la plupart des vies sont sources de bienfaits et qu’il n’y a aucun mal à imposer l’existence, le fait demeure que la procréation humaine nuit aux intérêts de toutes les autres espèces vivantes et de l'environnement.

Procréer parce que l'on croit que la vie est un bienfait pour ceux à qui on l'a imposé est un pari très grave. Tout d'abord, on estime certain que la vie est globalement un bienfait pour celui sur qui elle tombe. Deuxièmement, c’est quelqu'un d’autre qui en fera les frais si vous perdez – quelqu’un qui ne vous aura jamais donné son consentement. Troisièmement, on ignore les méfaits que la procréation inflige aux autres.

Notons également que si vous ne pariez pas, si vous ne procréez pas, alors vous n'avez pas provoqué la souffrance de non-existants. Les personnes dont vous n'avez pas provoqué l'existence n'ont été privées de rien. Elles n'existent pas, ni n'ont ni ne vont jamais exister.

Non Procreation Day

 

IV MAUVAIS POUR VOUS

Même si l'on se fiche des autres animaux, de l'environnement, ou de l'enfant que l’on projette de mettre au monde et que l’on se concentre uniquement sur soi-même, avoir des enfants est très probablement une mauvaise idée.

La plupart des gens pensent qu'avoir des enfants est un exercice enrichissant, même un ingrédient nécessaire d'une vie heureuse et satisfaisante. Mais un regard lucide sur les faits suggère plutôt le contraire.

Les enfants contribuent rarement au bonheur de leurs parents (et souvenez-vous, les gens ont tendance à surestimer leur niveau de bonheur). Dans les enquêtes anonymes, la plupart des parents déclarent regretter d'avoir des enfants. Soixante-dix pour cent des gens n'auraient pas eu d'enfants s'ils avaient su ce que c’était (Ann Landers 'Advice colonne, 70% of Parents Say Kids Not Worth It’, syndicated US newspapers,1975). Seulement cinq pour cent des hommes et un tiers des femmes ont déclaré qu’avoir des enfants avait amélioré leur bonheur (Kate Stanley, Laura Edwards, ‘The Lever Faberge Family Report 2003: Choosing Happiness?’ Becky Hatch/Institute of Public Policy Research – 1,500 couples surveyed).

Des études ont montré que, bien que le bonheur des gens augmente quand ils attendent un bébé, il diminue fortement lorsque l'enfant est né. Et il est évident que, plus on a d’enfants, plus on est susceptible d’être malheureux (Daniel Gilbert at the Happiness and its Causes conference 8–9 May 2008). Le niveau du bonheur ne commence à remonter qu’après que le dernier enfant ait quitté la maison (Daniel Gilbert, Stumbling on Happiness (London: Harper Press, 2006), p. 221).

Certains pourraient penser que, après une période de sacrifices consacrée à sa progéniture, on pourrait au moins s'attendre qu’à partir d’un certain âge, vos enfants prendront soin de vous. Mais en Occident, le nombre de ceux qui s'occupent à plein temps de leurs parents âgés est relativement faible. Ne pas avoir d'enfants est probablement un plan de retraite bien meilleur. Quand ils atteignent un âge avancé les gens sans enfant sont financièrement plus sûrs et en meilleure santé. (J. Rempel, ‘Childless Elderly: What Are They Missing?’, Journal of Marriage and the Family, vol. 47 (1985), p. 343.).

Rien de tout cela ne garantit la naissance d’un enfant et son éducation comme une recette pour l'épanouissement. Cela semble au contraire être un obstacle majeur à une vie heureuse, du moins dans la majorité des cas.

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V : MIEUX VAUT NE PAS AVOIR D'ENFANTS

Notre analyse est difficile à accepter. Le point de vue opposé - que la procréation et l'éducation des enfants sont précieux et enrichissants, que c’est une composante importante d'une vie humaine pleinement épanouie - est profondément enracinée et constamment promue.

Mais nous avons fourni un certain nombre de raisons selon lesquelles la procréation peut être erreur et démontré pourquoi certaines objections courantes sont erronées. C’est mauvais pour les animaux et l'environnement. L’existence risque de ne pas offrir le bonheur auquel on s'attend. On a peut-être tort d’imposer l'existence à quelqu’un sans avoir d'abord obtenu son consentement, compte tenu en particulier que ne pas procréer ne prive en rien les non-existants. Enfin, devenir parents et élever des enfants n'apporte probablement pas le bonheur. Il nous semble donc qu'il vaut mieux ne pas avoir d'enfants.

 

 

 

 

 

BETTER NOT TO HAVE CHILDREN

Gerald Harrison and Julia Tanner

Dr. Gerald Harrison is a lecturer at Massey University, New Zealand. g.k.harrison@massey.ac.nz

Dr. Julia Tanner recently completed her Ph.D at Durham University, UK. j.k.tanner@hotmail.com

Most people take it for granted that it's morally permissible to have children. They may raise questions about the number of children it's responsible to have or whether it's permissible to reproduce when there's a strong risk of serious disability. But in general, having children is considered a good thing to do, something that's morally permissible in most cases (perhaps even obligatory).

In this article we provide a number of reasons for thinking that it is both wrong and unwise to procreate.

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I. Bad for Others

Humans are the most destructive creatures on the planet. We cause vast numbers of animal deaths (both directly and indirectly). We destroy habitats. We damage the environment. We are currently heating up the world's climate in a way that is likely to be detrimental to countless numbers of animals (ourselves included). And we have the means, nuclear weapons, to destroy everything at the push of a button. We came perilously close to pushing that button on one occasion (the Cuban Missile Crisis in 1962).

The best way to stop the destruction is to remove the destructive force; to remove humans by refraining from procreation. In short, the colossal amount of harm caused by humans gives us a moral reason to boycott the human species.

It might be objected that measures can be taken to limit the harm humans cause to other animals and the environment by, say, recycling more and ceasing to kill animals for food. We should be focusing our efforts on changing our destructive behaviour rather than giving up on having children altogether.

We should certainly make efforts to curb our destructive behaviour. But even supposing we have sufficient control over ourselves to make such changes (itself doubtful), we have very limited control over how future generations will behave.

To procreate is to take an unjustifiable gamble that future generations will behave responsibly (more responsibly than us). Given the rather pathetic, late-in-the-day changes humans have managed so far it is unlikely that future generations will do any better. There's a good chance they'll do worse. (There's no evidence we're aware of that humans are becoming more morally responsive).

We should do our best to limit the impact we have, but we should also stop creating more humans. Human beings are dangerous things; too dangerous.

It might be objected that by this logic we should not only stop procreating: we should start killing existing humans. But this does not follow. It is one thing to forego starting a life. It is quite another to end one already in existence. Humans who already exist have moral status; they have rights. To end a human life is (under normal circumstances) wrong and will violate that human's rights. Failing to start a life does not violate anyone's rights. Only those who exist, did exist, or will exist, can have rights. Those who do not, have never, and will never exist have no moral status, no rights to be violated.

What about suicide? We wouldn't be violating anyone's rights by committing suicide (it is plausible to claim). Shouldn't we at least do that?

We don't think so. There is a limit on the moral demand for altruism. How best to defend such a limit is no easy matter and we leave it open here. But most recognise that self-sacrifice is beyond any plausible limit there may be.

However, the requirement to cease production of new humans is not over-demanding. It is easy to forego procreation. Of course, many will dispute this, arguing that to forego procreation and child rearing is to miss out on a major source of human happiness and thus is a very great sacrifice. We will address this concern in section IV, where we show that the evidence suggests that procreation is actually surprisingly bad for you. In the meantime we will consider another, common objection.

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II. Bad for the Species?

The objection goes that if we all forego procreating then the human species will come to an end and that is a bad thing.

Bad for whom? Not for other animals or the environment. It would be very good for them. Bad for humans? Well, the human species is not itself a human. It is not owed any moral obligations. It does not have any rights and it does not have a welfare. The end of the human species need not be counter to the interests of any individual human, or violate any individual human's rights.

Perhaps some will object to our brisk dismissal of the idea that a species has value in itself (aside from the value of its individual members). But even if we allow that species do have value in themselves there are still strong reasons for thinking the end of the human species would be a good thing overall.

The world is currently undergoing the Holocene extinction event. It's the fastest mass extinction event in earth's known history. And it's accelerating. In the last fifty years the rate of extinction has soared. It's now estimated that between one hundred and forty thousand and two million species become extinct every century. That's between four and fifty-four a day. The scientific consensus is that it's largely down to humans. We're the cause. If one thinks that species in themselves have value, and if one is serious about preserving species, then the demise of the human species looks as if it should be welcomed.

It might be suggested that the end of the human species would be a bad thing because a lot of currently existing humans have a brute preference for it to continue. Such preferences would be frustrated and this is bad.

First, if the human species becomes extinct then by definition the bearers of those preferences will no longer exist. Some might consider this cancels the preferences or seriously reduces their clout.

Second, any human preference for the continuation of the species has to compete with vast numbers of other animals' interest in our non-continuation. It is unlikely that these human preferences could win out (by any reasonable estimation the numbers of sentient non-human creatures with morally important interests vastly outnumbers the human population).

Third, not all preferences count alike. Many philosophers accept that selfish or unreasonable preferences don't count (or count less). The preference that the human species continue despite the incredible harm such continuation will do to other species is an unreasonable preference that should either not count at all, or count for very little.

Non Procreation Day

III. Bad for the Child

It might be argued that having a child confers a benefit on that child; they get to exist.

But, it is questionable whether existence is, in general, a benefit to the exister: it may be more of a burden than a boon. Granted, if you ask them, most people will say their lives are worth living (in fact, most people will say their lives are going better than most people's!). But there are powerful psychological factors at play here. Our self-assessments of well-being are known to be heavily biased towards the positive.

The philosopher David Benatar (Better Never to Have Been (Oxford: Oxford University Press, 2006), p. 71.) has argued that a sober assessment of the gains and losses in an average life could well yield a negative result overall (especially when you add in all the minor but regular negative mental states associated with hunger, thirst, bowel and bladder distension, tiredness, stress, thermal discomfort, itchiness etc.) (Benatar, p. 71).

Even if benefits outweigh burdens within a life, there's no escaping the fact we die. Most agree that our own deaths harm us greatly (not the Epicureans). They end our lives – lives that we have become invested in, that we'd very much like to continue. These sorts of considerations make it uncomfortably plausible that it may be better never to have lived at all, than to have lived and died.

But even if life is beneficial overall, it doesn't follow that it was permissible to subject someone to it. Children often, resentfully, point out to their parents that ‘they didn't choose to be born’. They have a point. Ordinarily it is wrong to subject someone to something; ordinarily we must gain someone's consent before doing something that will significantly affect them. To subject someone to a life is to significantly affect them without their prior consent.

Some might object that procreative acts do not affect those they bring into existence. Someone who has been brought into existence didn't exist previously and so cannot have been made better or worse off and so was not affected. But anyone who takes such a view is going to have to judge that someone whose life is clearly not going to be worth living (someone whose life will be characterised by constant, chronic pain) has not been negatively affected by being subjected to an existence. We think this is highly counter-intuitive. Furthermore, if you can't be negatively affected by being brought into existence, you can't be positively affected either. Existence cannot be a benefit for the existent.

It might be pointed out that we cannot gain someone's consent to exist; we cannot gain their consent before they exist and by the time they exist it's too late. But the fact that we cannot gain their consent does not mean that we are free to do without it. Suppose you wish to torture someone against their will, you cannot seek your victim's consent – the torture would not then be against their will. It would be absurd to argue that for this reason we are permitted to torture people against their will. Similarly, the fact that prospective parents cannot get the consent of those they plan to bring into existence doesn't magically mean it's OK. Quite the opposite – if you can't get the consent of the person you're going to significantly affect by your action, then the default position is that you don't do whatever it is that's going to affect them.

There are exceptions. Pushing someone out of the way of a falling piano is morally right even if no prior consent can be given (if, for instance, there isn't time). But in this kind of case you are preventing someone from coming to great harm. To procreate – to subject someone to a life – does not prevent them coming to harm. Not being created cannot harm them because they don't exist.

Perhaps it will be objected that if life is an overall benefit then subjecting someone to such a life is not wrong. But there's an interesting asymmetry between preventing someone coming to harm, and benefiting someone. Intuitively, it is far more important to prevent causing and/or allowing harm to befall others than it is to positively benefit others. Benefiting someone without their prior consent requires greater justification than preventing them being harmed. (For instance, if we know you'll really enjoy the experience induced by a certain recreational drug – but we know you'll refuse to take the drug of your own volition – it is not permissible for us to pop it in your tea behind your back.)

Benefiting someone without their consent can probably only be justified when the benefit is considerable. And this could well be because unless we benefit the person, their life will go less well. Someone will miss out.

Note, in the case of non-procreation the non-exister does not ‘miss out’. If we do not procreate the non-existent do not have lives that go less well than they otherwise would.

But even if we are wrong and it turns out that most lives record a high net benefit and there's nothing wrong in subjecting someone to existence, the fact remains that procreating harms the interests of other currently existing and future existing animals and the environment.

To procreate because one believes life is a benefit to those who are subjected to it is to take a very real gamble. First, one gambles that life really is an overall benefit to the individual living it. Second, it is someone else who will be harmed if your gamble doesn't pay off – someone whose consent you do not have. Third, one ignores the harms that procreation does to others.

And note: if you don't gamble, if you don't procreate, then you haven't harmed the non-existent. The person you didn't bring into existence hasn't been deprived of anything. They don't, didn't, and never will exist.

Non Procreation Day

IV. Bad for You

Even if one has no concern for other animals, the environment, or the child one intends to create and focuses only on oneself, having children is most likely a bad idea.

Most people assume that having children is a rewarding exercise, even a necessary ingredient of a complete and happy life. But a cold hard look at the facts suggests otherwise.

Children rarely make a net contribution to a parent's (self-assessed) levels of happiness (and remember, people tend to overestimate their happiness levels). In anonymous surveys, most parents report regretting having children. Seventy percent of people would not have had children if they knew what it would be like (Ann Landers' Advice Column, ‘70% of Parents Say Kids Not Worth It’, syndicated US newspapers, 1975). Only five percent of men and a third of women said having children improved their happiness levels (Kate Stanley, Laura Edwards, ‘The Lever Faberge Family Report 2003: Choosing Happiness?’ Becky Hatch/Institute of Public Policy Research – 1,500 couples surveyed).

Studies have shown that while people's happiness goes up when they are expecting a baby it sharply declines once the child is born. And the evidence is, the more children you have the more unhappy you are likely to be (Professor Daniel Gilbert at the Happiness and its Causes conference 8–9 May 2008). Happiness levels only start going back up after the last child leaves home (Daniel Gilbert, Stumbling on Happiness (London: Harper Press, 2006), p. 221).

Some might think that after a lifetime of offspring-induced unhappiness you can at least look forward to an old age where your children care for you. But in the West the number who care full-time for their elderly parents is comparatively small. Not having children is probably a much better pension plan. When they reach old age ‘[t]he childless are more financially secure and in better health [than parents]’ (J. Rempel, ‘Childless Elderly: What Are They Missing?’, Journal of Marriage and the Family, vol. 47 (1985), p. 343.).

None of this makes child creation and rearing sound like a recipe for flourishing. It sounds like a major obstacle to a happy life, at least in the majority of cases.

Non Procreation Day

V. Better Not to Have children

Our case is hard to accept. The opposite view – that procreating and child-rearing are valuable and rewarding, a major component of a fully flourishing human life – is deeply rooted and receives constant promotion.

But we have provided a number of reasons why procreation might be wrong and shown why some common objections are misguided. It is bad for animals and the environment. Existence may not be the benefit many take it to be. It may be wrong to subject someone to existence without first gaining their consent, especially given that failing to procreate does not deprive the non-existent of anything. Finally, becoming a parent and rearing children is unlikely to bring happiness. It seems to us, then, that it is better not to have children.

Non Procreation Day